Trois idées reçues sur la traduction
La traduction est une activité passionnante pour les personnes qui la pratiquent, mais assez obscure pour le grand public. On pense souvent qu’il suffit de parler plusieurs langues pour traduire ou que ce n’est pas un vrai métier. Pourtant, la demande de traduction ne cesse d’augmenter et les entreprises en dépendent pour vendre leurs produits et services à l’international. Et si vous preniez le temps de démystifier quelques idées reçues sur la traduction ?
Idée reçue n° 1 : traduire, c’est facile !
De nombreuses personnes pensent que pour traduire un texte, il suffit de faire du mot à mot ou de le coller dans Google Translate. C’est pourtant loin d’être le cas – et heureusement pour les traductrices, qui s’ennuieraient alors profondément !
Pour bien traduire, il faut d’abord analyser le texte pour en extraire le message et en repérer les subtilités. Ensuite, il faut trouver une manière naturelle, efficace et cohérente de transmettre ce message sans le déformer. On doit pouvoir s’adapter au ton, au niveau de langue et au style de l’auteur tout en tenant compte des connaissances et des besoins du public cible.
Comme l’explique Gwendoline Clavé, traductrice de l’anglais an français, ce processus exige une maitrise de la grammaire, un large vocabulaire et une sensibilité aux nuances culturelles – le tout, en deux langues. La traductrice doit aussi disposer d’excellentes capacités rédactionnelles et de compétences en recherche.
Idée reçue n° 2 : les traducteurs sont tous bilingues
Le bilinguisme désigne la capacité à s’exprimer avec la même aisance dans deux langues, et ce, dans toutes les situations. Ce phénomène est assez rare : souvent, quand on atteint un très bon niveau dans une langue étrangère, il y a toujours des sujets sur lesquels on a plus de mal à s’exprimer. Les personnes qui ont grandi en parlant une langue à la maison et une autre à l’école, ou qui ont vécu à l’étranger pendant une dizaine ou vingtaine d’années, sont souvent celles qui s’en rapprochent le plus.
Bien qu’une traductrice doive disposer d’un excellent niveau dans ses langues de travail, elle n’a pas besoin d’être bilingue. Sa formation et son expérience en traduction sont bien plus importantes. À l’inverse, il ne suffit pas d’être bilingue pour traduire : comme nous l’avons vu plus haut, des compétences précises sont nécessaires.
Idée reçue n° 3 : quand on sait traduire, on peut tout traduire
Lors de leur formation, les traducteurs apprennent à travailler sur des types de textes différents : courriers professionnels, brochures marketing, manuels techniques… Ils peuvent aborder des sujets très variés, de la fréquentation touristique d’une région aux résultats financiers d’un grand groupe, en passant par les instructions d’utilisation d’un dispositif médical. En plus de ces textes pragmatiques, ils s’initient parfois à la traduction littéraire, audiovisuelle, vidéoludique…
Toutes ces expériences aident les traductrices à développer leur capacité d’adaptation et à identifier les domaines qui leur plaisent le plus… ou le moins. Par la suite, elles peuvent se spécialiser dans un ou plusieurs domaines et approfondir leurs connaissances en la matière. Elles ont aussi plus conscience des types de traduction qui ne leur conviennent pas, par manque de compétence ou d’intérêt. Cela a des effets positifs sur leur vitesse de travail et la qualité de leurs traductions.
C’est le choix qu’a fait Gwendoline Clavé. Traductrice juridique diplômée, ses expériences dans l’informatique l’ont amenée à mettre ses compétences au service des entreprises de ce domaine. Ainsi, en plus de la traduction de documents informatiques, elle s’est spécialisée dans les contrats, la protection des données et le droit du numérique.